"Chaque langue produit ce dont elle a besoin..."

Jorge Luis borges, livre de préfaces.



Qui êtes-vous ?

Un drôle d'oiseau, pas un oiseau du paradis, encore moins un oiseau de mauvais augure. Juste un petit colibri, voletant sur le réseau pour partager ses graphismes, ses contes et surtout ses recherches de mots anciens et d'argot.

lundi 22 novembre 2010

Un petit mot, comme ça...

Mirauder...

Regarder avec attention.


  • Action : Mirauder, ouvrir ses mirettes.
  • Réaction : Minauder, être le point de mire.
  • Opposition: Marauder, ne pas attirer l'attention.

dimanche 10 octobre 2010

Humeur du moment.

Vendredi en fin de journée, j'ai croisé un Grand Gille sur le chemin.
En écoutant déblaterer son blah blah, j'avais à mon tour envie de battre comtois; hocher bonifacement de la tête comme un chapon maubec incapable de dire un mot.

Alors, j'ai levé le menton, la voix, puis j'ai lancé un...


"...cessez donc vos galimatias!"

Fort heureusement, un colibri ne sait taire son bec.
Les ramages inutiles, je déteste ça!


Mais, tout de même, pendant quelques instants...
"Diable, que ce berdin, m'a filé le bourdon ! "


NB.

  • Grand Gille : niais, imbécile.
  • Battre comtois : faire le niais.
  • Berdin : faible d'esprit, fou avec une nuance d'excitation (expression bourguignonne).
  • Bonifacement : bêtement.
  • Chapon maubec : poltron.
  • Taire son bec : garder le silence.




mardi 7 septembre 2010

Une fois encore... Première partie.

Une fois encore Princesse s’était levée du mauvais pied.




«Comment pourrais-tu trouver époux à marier, lui dit sa marraine la fée. Une jeune fille doit toujours rester de bonne composition. Jamais un mot trop haut envers celui que tu dois chérir, ni trop bas au moment de le soutenir. »
De la parole au geste, celle-ci fit apparaitre un bureau d’écolier, une plume, un pot à encre et un cahier d’écriture.

« Sans façon, pensa Princesse, pas question de rester enfermée dans cette chambre à remplir des pages blanches de lettres cursives et soignées, pour apprendre les belles manières ».
D’un pas trainant, elle se dirigea vers une jolie coiffeuse ornée de nacre et d’argent, puis idée en tête, sans prendre conseil auprès du miroir réfléchissant à tout et n’importe quoi, elle se retourna en grimaçant et lança d’une voix moqueuse :
« Bah, bah, bah ! Passez-les-moi... Mes bas de soie. Je les préfère aux bas-bleus ! Je n’ai jamais eu la prétention d’écrire, ni de composer quoi que ce soit, avec qui que ce soit ! Alors passez-les-moi !»


Marraine la fée, d’ordinaire blonde aux blanches mains, se rembrunit soudain. Des sourcils jusqu'à la racine des cheveux. Une transformation radicale certes, mais guère déroutante.

D’humeur inconstante, Marraine était réputée pour ses violentes colères. Des colères noires. Des coups de gueules, sans éclats... Sans oublier les coups de baguette durement assénés à la tête.

Bref, pas le genre de fée, avec qui on s’amuse à ses dépends.
Capable du meilleur, comme du pire...

« Ne me confondez pas avec la bonne, répondit-elle en tapotant nerveusement sa fine baguette ciselée contre la paume de sa main, je vous le répète, une jeune fille se doit…
- Je n’ai que faire de votre composition. Je suis de méchante humeur ce matin !
- Pourtant l’écrit, d’excellence ou de piètre qualité, vaut mieux que tous ses cris, capricieuse enfant.
- Oh diable zot !
- Avec ce langage de va nu-pied, vous n’irez pas bien loin.
- Loin s’en faut ! Veuillez-donc m’apporter mon jupon, mon corset…
- Oui, s’y fait ! Tout ceci pourrait bien se corser ! »


 C’est alors que Princesse se retrouva pied au mur de l’autre côté du Royaume, avec pour seul vêtement : une chemise de nuit en coton blanc.

à suivre...



©Anabelle Di Martino, Reproduction interdite.

jeudi 26 août 2010

Un mot tombé en désuétude, qui devrait être remis au goût du jour...

"Crédicule."


"(...) il est encore autant de ces Chimériques et Crédicules (...) qui se persuadent tout ce qu'on leur dit, comme si tout ce qu'on allègue estoit véritable, comme si l'on leur preschait des vérités Evangéliques, et des Histoires de pures illusions comme des réalitez, et ils y ajoutent foy à la fable et au mensonge aussi bien qu'à la vérité..."


Source : Almanach, "Le messager boiteux, 1794".



Crédule + Ridicule =  Voila le crédicule du XXI ième siècle, prêt à avaler n'importe quoi : de la publicité en passant par le journal télévisé, vérités évangéliques de notre temps.

mardi 3 août 2010

Jouer, ou les choses de la vie...

En ce bel été, il arrive souvent de...

Jouer des prunelles : zieuter.
Jouer des oeillades : séduire.

Puis jouer des jambes : se sauver.

Lever le coude.
Jouer du coeur : rendre gorge.

Mais aussi....
Jouer des mains : se battre.
et encore et toujours jouer des jambes.

D'autres, moins sages préfèrent...
Jouer de la poche : payer.

Jouer leur chemise.
En un coup de poker, battre les cartes, puis battre comtois.

Pourtant, tous rêvent de...
Jouer de bonheur, au plus sur, au plus fin, quitte ou double, à qui perd gagne, mais jamais au grand jamais la comédie...

dimanche 18 juillet 2010

Conte à méditer...

Le jeune scribe et l’oiseau roi…




" Pour écrire un livre, le plus merveilleux des livres, s’exclama le jeune scribe, il me faut trouver une plume !
- Une livre d’or, lui demanda un oiseau mal attentionné, caché dans un fourré. Détrousseur des bois, à l’affût d’un mauvais coup. Le roi dans son genre, un genre mauvais : impie, cruel, fourbe, vaniteux et fat.
" Paie et passe ton chemin ", poursuivit-il.
" Mon parchemin, comprit le scribe en sortant de sa sacoche un pitoyable rouleau. En échange d’une de tes plumes, je t’écrirais une lettre.
- Une lettre ne suffit pas pour faire un bon mot.
- Alors va pour un mot ! Un mot court et bien à propos.
- Je les préfère gros, gras et vilains.
- De ceux qui vous clouent le bec, et que l’on ne pèse point ?
- Non, le mot de la fin… Une livre d’or ou la mort.
- Pourquoi ?
- Ce lieu m’appartient.
- Ridicule, c’est un lieu commun !
- Acquit … Depuis fort longtemps, jeune malappris.
- Qui croyait prendre !
- Prendre qui ?
- Au mot. "

L’oiseau se mit à rire.
Le scribe se rapprocha de lui :
" Donne moi cette plume, fit-il, je l’ai gagné.
- Idiot, il ne s’agit pas d’un jeu.
- Si, il s’agit de moi. Je veux écrire le plus beau conte.
- À régler de suite !
- Et des poèmes… De magnifiques poèmes.
- De six pieds dans la tombe ?
- Pour composer un alexandrin.
- Non, pour composer avec un malandrin. Alors cet or ? "

…et dans tous le pays, on parla de ce combat, entre le jeune scribe et l’oiseau roi.

Si, aujourd'hui, le vainqueur peut vous raconter cette histoire, c’est parce qu’il est parvenu à la coucher sur le papier ; après avoir bien évidement étendu son adversaire à coup de poings et de pieds.

Quand le besoin est, nul besoin de composer, juste entrer dans les plumes…





©Anabelle Di Martino, Reproduction interdite. 2009.




Ce que je sais de...

"Un dénicheur de merles".

Un denicheur de merles est un hâbleur, beau parleur, un peu craquelin, mais jamais craquant... Surtout quand la vérité vient à paraître au grand dam de l'innocent: grand niais, niant sa propre crédulité par de longs soupirs.

Foi de colibri, entre drôles d'oiseaux... Un denicheur de merles est capable de vous persuader de l'existence du merle blanc !


Quelques expressions grapillées par-ci par là, pour exprimer avec panache un éclat d'humeur.


  • Bande de Gnaulus !
  • Mange vermeille !
  • Fouteries !
  • Crapauds pustuleux.
  • Loche empôgenée : limace empoisonnée.
  • Lofiat : idiot.
  • Habillé de soi : pourceau.
  • Nabotin.
  • Coquebert : nigaud.
  • Bourrier: ordure.
  • Panouille!!

C'est autrement plus original que le sempiternel mot de Cambronne...